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Je ne suis pas Bambi

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On me répète, souvent, qu’avec les hommes, je suis trop « facile », que je devrais les faire « travailler » pour m’avoir, que les femmes doivent faire appel à l’instinct de chasseur des mecs pour en « attraper » un bon, que surtout, il ne faut pas coucher le premier soir, non non non, ce n’est pas habile, c’est une mauvaise tactique d’hameçonnage, pourquoi donner le lait gratis alors que le mec doit acheter la vache !

Rien ne m’emmerde plus au monde que ce discours où je suis comparée à une bestiole immobile qui attend, pire, qui espère, qu’un habile chasseur la tire entre les deux yeux pour en faire son gibier. Do I look like fucking Bambi ?!

C’est bien ce que je me disais.

Coucher avec un homme le premier soir ne demande de réponse qu’à une seule question ; est-ce que j’en ai envie ? Oui ? Suivez-moi jeune homme, pis attache ta tuque, ça va être le fun, et je vais t’aimer.

Oui, parce que j’aime en plus, imaginez vous donc. Pendant que je suis là, pendant qu’on se découvre de la peau, de la sueur et de l’intime, j’aime.

J’ai pas dit que j’étais amoureuse, j’ai pas dit que je promettais pour la vie, j’ai dit que pendant que je suis là, j’aime ; le moment, le mec, l’énergie qui circule, l’intimité inégalée, inégalable, que nous n’aurions jamais eue si on était restés habillés.

Pourquoi j’aime ? Beh, parce que c’est meilleur pardi ! C’est comme le sel sur les frites. Ça fait ressortir le bon goût du gras sur la chair tendre de la patate. Moi, j’aime le sel sur mes frites, et j’aime aimer. Si t’es dans mon lit, dans mes bras, sois sûr d’une chose, c’est que je t’aime.

Au moins jusqu’à demain matin. Minimum.

Toi, tu sais pas aimer? Ou tu veux pas?   Je suis pas dans tes baskets, t’as peut-être d’excellentes raisons, je respecte ça. Sache que ça ne change rien pour moi… je ne perds pas au change, je ne sens pas que j’ai aimé « pour rien ». C’est tes frites, les miennes sont ben bonnes merci. En attendant, et c’est un avis très personnel, pendant que tu te prives de sel, tu manques le meilleur du show, dans les blancs du pit en haut, cheap tickets, pendant que je suis dans les rouges.

Saler ses frites, même « juste » pour une nuit?! Vraiment? Ben oui. Une frite, c’t’une frite.

Je ne confonds pas cet abandon avec une promesse de toujours. Du tout. Je ne confond pas le fait d’aimer avec quoi que ce soit d’autre, sauf peut-être le carbonara (mais pour savoir pourquoi, il faut m’inviter à souper, en tête à tête). Et à part de ça, c’est pas parce qu’une fille est facile à avoir qu’elle est facile à garder… (ah, AH, food for thoughts).

Si ça durera après demain matin ?

Je ne sais pas. À la limite, je vous dirais que la réponse m’intéresse peu…

D’abord, d’un point de vue strictement technique, ce n’est pas possible d’épouser tout le monde. Des hommes qui ne restent pas, il en faut ! Et plusieurs à part ça. C’est comme ça qu’on se connaît, qu’on apprend ce que l’on veut, avec quoi, et qui, on est bien, ce qu’on aime au lit, et encore plus, ce qu’on aime des autres, et dans la vie en général.

Pour peu qu’on sache prendre ce qu’il y a à prendre, et pas espérer qu’une roche donne du jus de pommes, on ne sortira jamais d’une rencontre moins riche qu’on ne l’était au départ.

Ils – mes hommes de « pas pour la vie » – s’ils sont partis avec quelque chose aussi ? Je le leur souhaite ! Sinon, sont gnochons, et on peut rien faire pour les gnochons. Ils ont rien pris, rien appris de notre rencontre? Their bad.

Je suis reconnaissante aux hommes qui ne sont pas restés. Souvent moins sentimentaux, et disons le, dans une acceptation beaucoup plus permissive de leur sexualité, ils savent, instinctivement, qu’en une nuit, on a épuisé notre potentiel de vie commune.

Et c’est parfait. Merci en fait de nous épargner un truc qui irait forcément vers le moche. Sur le coup, le plaster est parfois un peu raide à arracher, mais ça sauve du temps.

Nous, bien moins libres du jugement des autres face à notre sexualité, on s’empêtre de « sentiments » pour (se) faire croire qu’on n’est pas des putes couche toi là, non, non, on est « amoureuse ». Ce qui n’est pas vrai. On le sait en plus.

Oui, mais je veux un grand amour, une vraie relation, me disent les copines. Hey oui, moi aussi, je veux ça ! Tout le monde veut ça !

Et ça, c’est beau, précieux… et rare.

Dois-je vivre dans un monastère en attendant ? Bah non. Practice makes perfect. Il en faut, des hommes avec qui on se pratique à bien aimer. À aimer mieux. À aimer au yab’ la dépense. Dans la rondeur, la spontanéité, l’ouverture, la curiosité, et les adieux. Est-ce que ça veut dire que parce que ça ne dure pas, c’est rien ?

Pas du tout ! C’est énorme, c’est gigantesque, c’est majestueux.

Je leur suis reconnaissante aussi à ces hommes qui m’ont donné leur temps, leur folie, leur désir (et leurs beaux corps d’athlètes) pour que je puisse « me pratiquer ». À faire l’amour sur la montagne, comme à apprécier ce qui est, et pas juste ce que je voudrais que ce soit…

L’air de rien, c’est big. Le grand Canyon de la nuance.

L’air de rien, faire l’amour sur la montagne, c’est big aussi. C’est une belle valeur de vie, l’amour du plein air.

Ensuite, je vous le dis d’emblée, je ne vois pas ce que je ferais d’un homme que j’ai appâté avec des « trucs » qui relèvent de la manipulation pour aiguiser son instinct de chasseur. J’aurais attrapé… un chasseur. Un mec qui aime la chasse.  Pas qui m’aime, moi, la somptueuse fille unique que je suis, non non, qui aime le fait de me chasser. Notre relation serait basée sur une arnaque, une fraude, un mensonge. Si un homme m’intéresse, je n’ai pas envie de le fuir. En utilisant des manœuvres pour le manipuler, je me retrouve dans une situation impossible ; celle de toujours devoir m’échapper pour exciter son instinct de pourchassant.

J’ai pas le temps.

Voyez, j’ai une vie à vivre. Des projets qui m’excitent. Des amis adorables à voir. Un fils à rejoindre en voyage. Des piles et des piles de livres à lire. À écrire aussi. Des marathons à courir. Une technique de boxe à maitriser. Du chinois, de l’arabe et de l’espagnol à pratiquer. Une terreur des requins à conquérir. Parce que oui, je veux faire le Iron Man d’Alcatraz.

Alors les games de « fuis moi je te suis, suis moi je te fuis », je n’ai ni le temps, ni l’envie.  Et un mec qui a besoin de s’exciter à coups de « oh, elle m’échappe, elle est don intéressante tout à coup », ça n’a aucun intérêt.

Zéro.

Sans façon, mais je préfère un mec qui m’aimera, moi. Pas le fait que je la lui joue « princesse inaccessible mash up biche effarouchée aux cils flip flippants ». Si tu me veux, je suis là. Dret en face de toi. Astheure on va où, on fait quoi, on part quand ? Ça, c’est le fun. , on va loin.

Ou on va pas loin, juste au dep’ chercher des chips, c’est déjà mieux que de rester « stallés » là « d’un coup que ça irait nulle part ».

Des fois, on aimerait que certains manifestent le désir de rester plus longtemps. Pour des raisons qui leur appartiennent, ils ne le font pas. So be it.

D’autres, manifestent le désir de rester plus longtemps. Pour des raisons qui m’appartiennent, je n’en ai pas toujours envie. So be it.

Win some, lose some, c’est la vie et on ne peut pas tout y mettre.

Mon coeur, je ne le protège pas. Je ne l’ai jamais fait. De quoi ?! On n’est pas dans un camp de réfugiés, on n’est pas dans un foyer d’Ebola, je risque quoi ? Un ego un peu malmené ? Des sentiments un peu froissés ? Des désirs un brin inassouvis ?

So ?!

Si un homme ne reste pas, c’est que je ne suis pas assez importante pour lui, and who the fuck needs that ?!

No one.

Let me repeat that. Who needs someone who does not truly care for them ?

No. One.

Fait qu’on met des capotes, et pour le reste, fuck la protection, on s’en crisse que ça aille pas loin, l’important, c’est d’avancer, pis pas par en arrière, merci pour le bout de chemin, je te souhaite le meilleur, moving on.

Le mec qui restera dans ma vie de fille « do I fucking look like Bambi », c’est un mec qui saura apprécier à sa juste valeur une fille qui se lève parce qu’elle a vraiment des choses à faire, des défis à relever, des rêves à réaliser. Pas parce qu’on lui a dit qu’elle devait « le faire travailler pour garder son instinct de chasseur éveillé ».

That ain’t me babe.

Celui là, qui partagera mon désir de lui qui reste, il saura que j’aime la meringue, les draps frais lavés, jouer dehors, les oreilles du lapin de Pâques d’abord, faire l’amour avant le souper, la littérature qui va droit au cœur, les hommes qui sourient beaucoup, les filles qui ont du cran, et le Parmesan sans compter. Et il sera fou de joie de garder notre instinct animal pour nos ébats épivardés. C’est à peu près ça.

Demain ne nous est jamais promis. Il n’y a que l’instant. Alors je fais comme dit Captain’ ô my Captain et je saisis, dès aujourd’hui, les hommes de ma vie.

Le reste, l’amour s’en occupera…

 

 

 

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